L’art et les fatigues du Beau
Chaque époque développe un art propre et singulier qui représente sa conception de la beauté et de son idéal culturel. Les civilisations se savent mortelles et la représentation du Beau, qui aveugle parfois les regards, ne cesse d’évoluer au fil des frontières et des siècles.
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Histoire du Beau à travers les âges. Le Beau est-il mortel ?
L’animale beauté de l’art des grottes disparaît quand disparaît l’animal-dieu. L’Egypte privilégie le corps d’éternité, quand le Moyen-Age sacre la perfection religieuse. La Chine unit le vide qui aspire à la beauté du Grand Tout. La Renaissance fusionne le beau et le réel, quand la modernité privilégie la création individuelle dépassant la sublime illustration des codes culturels. L’éphémère présence vécue, riche et complexe, l’emporte sur la représentation répétée de l’idéal collectif. Le Beau évolue comme la vie des hommes, la beauté, comme la vie, est donc fragile et mortelle. Ainsi l’art dépasse ses limites, se régénère et lance des passerelles de beauté vers le non-pensé.
- mercredi 06 novembre, 18h30 Auditorium Focillon
Les beautés cachées de la laideur, de Goya à Bacon
Quand l’art prend l’existence à son compte, la laideur devient cible intégrée. Le sujet considéré comme laid, du hideux au répugnant, de l’horreur à la folie, se fait objet d’art sublimé par la création, exorcisé et magnifié. Les critères de beauté purement esthétique, affranchis des attendus et des clichés, deviennent premiers, quel que soit le contenu initial. Une vieille paire de godasses abandonnées sur une chaise, chez Van Gogh, disent à vif l’intimité fragile d’un homme… Il n’y a pas de limite au champ de l’art et les secrètes beautés de la laideur fascinent davantage qu’une beauté ressassée. L’art s’aventure dans tous les recoins de la vie et les bas-fonds de l’âme ne sont pas territoire interdit.
- mercredi 20 novembre, 18h30 Auditorium Focillon
Le romantisme noir
Courant somptueux de l’art occidental, le romantisme noir répond aux inquiétudes du temps par les puissances de l’imaginaire. Espace de peur et de plaisir, de Füssli à Victor Hugo, de Delacroix à Félicien Rops, voire de la modernité surréaliste, le romantisme noir dit l’envers du décor à partir des années 1760-1770. Il met en évidence la part d’ombre, d’irrationnel et d’excès qui se dissimule sous l’apparent triomphe de la Raison. Ce vaste mouvement européen est sans doute l’âme du romantisme, niant les idéologies, défiant les conventions bourgeoises, les oppressions religieuses et même le culte du progrès. L’espace du dedans, avec les monstres qui osent l’habiter, est son espace d’art et d’inquiétude.
- mercredi 11 décembre, 18h30 Auditorium Focillon